Mes premiers pas vers la low-tech
Le blog sur lequel vous vous trouvez actuellement vient de changer d’aspect. Peu d’entre vous l’auront remarqué, probablement à cause du fait qu’il est peu visité. Je dis bien “probablement” car je n’ai en fait aucune mesure de son audience, çela ne m’intéresse pas vraiment. “Pourquoi ?” me demanderez-vous. Eh bien avant tout parce que j’écris davantage pour écrire que pour être lu. Cela peut sembler étonnant, je le sais, mais il s’agit d’un moyen pour moi de prendre du recul sur mon métier et ce qui gravite autour.
Je découvre la low-tech
Mais revenons au sujet de cet article, mes premiers pas vers la low-tech. J’ai découvert ce mouvement lors d’un Klub Lecture Agile Toulouse dont le sujet était le hors-série de Socialter “L’avenir sera low-tech”. Pour moi, ignorant que j’étais, la low-tech consistait à se passer de toute technologie, une sorte de no-tech. En fait, il s’agit d’utiliser la technologie pour nos besoins importants et dans un but durable.
Cela se résume, d’après moi, à trois principes :
- faire preuve de frugalité technologique, n’utiliser que ce qui est nécessaire (notion subjective, je vous l’accorde)
- construire des outils simples, réparables et durable, indépendant si possible de ressources non renouvelables
- re-axer la société sur le savoir et le travail humain digne et durable
Inspirations
En lisant ce numéro de Socialter, je suis tombé sur le témoignage de Kris De Decker. Ce dernier a éco-conçu son site en passant à un microCMS (Kirby) afin de le rendre ultra-léger. Il a également compressé toutes les ressources statiques et supprimé tracking et publicité. Les conséquences de ces optimisations sont une consommation (électrique) moindre sur les serveurs d’hébergement ainsi qu’une réduction des données échangées sur les réseaux pour afficher le site.
Je ne saurais expliquer pourquoi, cette démarche a eu un fort retentissement en moi, au point de me décider à tenter la même expérience. Dans le même temps, Claude Aubry, Jean-Pascal Boignard et Anthony Cassaigne ont lancé une nouvelle et prometteuse approche que je trouve parfaitement en accord avec l’esprit low-tech : agile radical. Et ils l’ont fait sur un site statique généré à partir de Hugo. Quoi de plus léger qu’un site statique ? (Mis à part “pas de site du tout” ! ). Claude Aubry a également opéré très récemment la migration de son blog de DotClear à Hugo.
En route vers la low-tech
Mon objectif devenait clair : rendre mon site le plus léger possible, en migrant depuis Wordpress vers un site statique généré avec Hugo. J’ai fait le choix de me dispenser de tracking (Google Analytics ou autres), de back-office, de plugin SEO…
Je disposais déjà d’un RaspberryPi 3 sur lequel j’ai simplement installé la distribution officielle Raspbian, pour en faire un serveur. J’ai alors configuré ma box Internet pour pouvoir accéder au serveur hors de chez moi, depuis n’importe quel terminal. Viennent ensuite l’installation d’Hugo sur le serveur et la migration du contenu de mon ancien blog (via un plugin Wordpress). J’ai choisi un thème très simple, Kiera et voici que mon nouveau blog était accessible localement. Il ne me restait plus qu’à le déployer sur mon hébergement en passant d’une offre de 10Go (avec base de données…) à l’offre minimal de 100Mo.
Et c’est tout !
Une démarche personnelle
Alors évidemment, ce que j’ai fait ne va rien révolutionner du tout. J’ai toujours besoin d’une box Internet, d’un hébergeur (j’ai fait le choix de ne pas héberger le site sur le Raspberry pour l’instant), de serveurs DNS, etc. Pour tout vous dire, j’écris mes articles depuis un iPad. En terme de sobriété technologique, on a vu mieux…
J’ai avant tout entrepris cette démarche en poursuivant deux objectifs. Le premier était de découvrir et expérimenter une démarche low-tech. Le second était de m’amuser un peu :D . Je n’ai aucune leçon à donner à qui que ce soit, il s’agit là d’une démarche totalement personnelle, dans laquelle j’ai choisi de me concentrer sur ce qui avait le plus de valeur à mes yeux.
Lorsque j’accompagne des équipes, c’est ce que j’essaie de promouvoir : se focaliser sur ce qui a le plus de valeur. Dans son livre “Le Story Mapping”, Jeff Patton précise : “Il y a toujours plus à créer que de personnes, de temps et d’argent à y consacrer.”. J’irais plus loin en disant qu’il ne faut surtout pas tout créer.
Et pour finir…
J’aimerais tout de même vous partager une anecdocte qui illustre ce choix de se passer de “luxe technologique”. Je suis parti en vacances, rejoindre ma famille. Comme elle se trouve sur une ile (la plus belle du monde, cette fois-ci je suis objectif ! ), j’ai pris l’avion et il se trouve que le WIFI était proposé gratuitement pendant le vol… Vous me voyez venir ? Oui j’ai réussi à me connecter à mon serveur pour écrire un article (ce que je n’ai pas fait). Depuis un avion ! Je trouve ça technologiquement génial, et complètement absurde. Je peux m’en passer sans problème, je peux attendre d’arriver chez moi pour écrire, alors je m’en passe.
Encore une fois, c’est un choix personnel. Il y a quelques semaines, je n’aurais pas même considéré un tel choix.